Par Jim Quarles, traduit de l'anglais par Tom
Traitements contre les maladies des poissons
(4ème partie)
Le but d'un médicament est d'être efficace contre un parasite, à une dose qui ne nuit pas au poisson hôte. Le produit doit également être capable d'être délivré convenablement, ce qui signifie souvent une injection, ou une incorporation dans la nourriture.
Il existe des médicaments efficaces, lorsqu'ils sont utilisés en bain, mais très peu d'entre eux, ont un effet réel et durable et peuvent être obtenus par l'aquariophile.
Je vais maintenant réaliser un constat, qui va m'obliger à juger les fournisseurs de produits pharmaceutiques pour poissons tropicaux. La plupart sont, au mieux, sans effet, mais certains peuvent aussi être des tueurs dans de nombreux cas contre indiqués. La plupart des médicaments proposés dans les boutiques aquariophiles sont inappropriés pour le traitement des maladies d'aquarium. Il est employé à une dose incorrecte, la date d'expiration est dépassée (que ce soit pour un usage humain ou vétérinaire), il doit être ingéré pour être efficace mais le contenant est conçu pour un traitement par bain, ou il peut être employé aléatoirement, comme c'est le cas avec les antibiotiques (je préfères d'ailleurs éviter de parler de l'utilisation stupide des antibiotiques par l'aquariophile moyen).
Je dois reconnaître que beaucoup d'aquariophiles achètent suivant le packaging, ou la publicité, et ne s'entourent pas de livres utiles, ou des services d'un vétérinaire pour les renseigner sur les conséquences de l'utilisation de médicaments ou d'antibiotiques, au lieu de juste les verser dans le bac. Je me suis aussi aperçu, par expérience, qu'un grand nombre d'aquariophiles avaient l'air de prendre du plaisir à mélanger ensemble tous les médicaments et autres produits chimiques qu'ils pouvaient acheter, et à regarder combien de temps leur poisson pourrait supporter le traitement.
Le but de n'importe traitement devrait au contraire être d'atteindre un résultat donné, avec un certain produit et sur une période donnée, et de savoir ensuite comment vous l'avez fait afin d'être capable de l'expliquer et de le refaire. Les personnes que j'ai observées se contentaient de faire une soupe chimique, en espérant que les écailles ne tomberaient pas, ou que les ouïes n'éclateraiennt pas sous l'effet du traitement.
Peu de traitements disposent d'un historique détaille de leur efficacité contre les agents infectieux touchant les poissons tropicaux. Les conclusions qui sont bonnes pour un saumon d'eau froide, pour un poisson-chat américain sauvage, ou pour un " largemouth bass " , peuvent être remises en question une fois extrapolées à un poisson d'aquarium. De plus, peu de préparations vendues aux aquariophiles peuvent être efficaces dans le traitement des poissons d'aquarium, car les principes actifs n y ont pas de parasites cibles, comme les bactéries gram -.
De nombreux flacons de médicament contiennent un mélange incongru d'agents inefficaces, et de l'eau colorée. Ils produisent peu d'effet, mais font se dire à l'aquariophile : " bon, j'ai fait quelque chose pour ce poisson malade ". Rappelez vous que l'entreprise qui a empaqueté le produit a certains buts, et que vous en avez d'autres. Ils vendent le produit pour gagner de l'argent, tandis que vous espérez qu'ils mettent dans le produit quelque chose qui puisse aider au mieux, et non tuer votre poisson.
Nous disposons de nombreux médicaments utiles, et de compagnies compétentes pour les offrir à des doses correctes et appropriées pour les maladies. Ils sont évoqués dans la littérature spécialisée. Lorsque vous choisissez un médicament, lisez l'étiquette, et vérifiez son efficacité dans les ouvrages proposés dans le commerce. Les principaux livres listés dans les références de cet article devraient être dans la bibliothèque de chaque aquariophile. De plus ils ne sont pas si coûteux que ça si l'on considère le coût de remplacement des poissons malades ou morts.
Types de médicaments
Entre autres médicaments efficaces, le formol, le vert de malachite, le sulfate de cuivre et les " benzimidazoles " servent de défense lorsque vous vous trouvez confronté à des protozoaires et des métazoaires présents dans votre bac.
Principes et règles d'utilisation
Il existe de nombreuse façons de soigner les maladies des poissons, mais un des points les plus importants est de toujours traiter le poisson dans un bac séparé et nu, d'hôpital ou de quarantaine, avec une forte aération et pas de filtration sur charbon actif.
Commencez toujours avec un dose plus faible que celle recommandée, puis augmentez la graduellement tout en surveillant d'éventuelles réactions de stress chez le malade. Pour des poissons délicats, comme les discus, il est recommandé de baisser les doses, et d'augmenter la température dans le bac de quarantaine, tout en contrôlant la dureté pour protéger les ouïes de poisson, et fournir des ions calcium pour l'osmorégulation.
Certains fabricants proposent des produits pour améliorer l'efficacité de la plupart des traitements. Ils peuvent être considérés comme relativement efficaces dans l'implication du traitement. Ces produits qui sont des " substances promotrices " sont recommandés pour le traitement des éraflures ou des irritations, et autres dommages de la peau ou des branchies. Je recommande personnellement des produits tels que NovAqua, ou PolyAqua. Ces conditionneurs d'eau font bien leur boulot, et devraient être utilisés en complément des antibiotiques, et après tout traitement par bain.
Les colorants
Il existe sur le marché de nombreux colorants qui sont très actifs dans le traitement des parasites des poissons tropicaux. Les colorants déjà préparés ne sont d'ailleurs pas aussi sûrs que si vous achetez le colorant en poudre, et que vous préparez votre propre mixture. De cette façon, vous êtes sûrs que votre préparation est fraîche, et est la plus efficace possible. Le vert de malachite, ou oxalate de cuivre, est généralement sûr, mais certains poissons y sont sensibles, et sont facilement tués (tétras, poissons-chats ). Il n'est par contre jamais inoffensif sur les alevins. Il a prouvé son efficacité contre les invasions de protozoaires parasitant la peau et les branchies, mais devient toxique avec un pH bas. En eau douce, il faut augmenter la température, et cela n'est donc pas sûr au point de se contenter de juste en vider dans le bac comme le conseille l'emballage.
D'autres colorants disponibles pour l'aquariophile incluent " l'acriflavine " (utilisée en ufs d'incubations, et traitant les coupures, morsures et autres dommages de la peau). Ensuite vient le fameux bleu de méthylène. Concernant son pouvoir colorant, il tâche votre mastic d'aquarium, et assombrit l'eau.
Tout traitement à base de bleu de méthylène est extrêmement aléatoire. Par contre, l'usage de permanganate de potassium, qui est un oxydant puissant, est très efficace contre de nombreux parasites externes. A cause de la nature oxydante de sa réaction, il ne devrait par contre pas être utilisé avec un autre médicament ou colorant. Ce produit s'utilise par bains plus ou moins courts. Une fois que vous avez appris la méthode d'utilisation adaptée, il pourrait s'avérer être votre meilleur allié pour le traitement des problèmes externes. Je me suis aperçu que, en l'utilisant à forte dose en un bain court, les discus pouvaient être rapidement débarrassés de la plupart de problèmes de parasite et de peau. Une fois de plus je me dois de vous prévenir que c'est loin d'être inoffensif chez les alevins.
Le vert de malachite peut être associé à du formol pour former un traitement antiprotozoaire efficace, mais ne doit être utilisé qu'en présence d'une aération vigoureuse, puisque les 2 tendent à mettre à l'épreuve le système respiratoire des poissons. Ce colorant souillera le mastic de silicone des aquariums, et ne devrait donc pas être utilisé en bac d'ensemble.