Par Jim Quarles, traduit de l'anglais par Tom
Les nématodes
(3ème partie)
Avant de rencontrer votre pire cauchemar, laissez moi préciser que, en continuant cet article sur les affections des poissons, je vais évoquer quelques un des traitements qui sont vainement utilisés par certains aquariophiles pour traiter les poissons malades, et qui font plus de dommage qu'ils n'en résolvent. Et ceci au point de mettre en danger les traitements des maladies humaines.
"Roundworms" (Ascarides Lombricoïdes)
Les " roundworms " sont rattachés aux " radiferous ", mais les deux ne se ressemblent pas du tous. Les " vers à crin " (horsehair) y sont également rattachés. La plupart des nématodes vivent librement dans la roche, l'eau douce et de mer, le pétrole, la terre, les débris, la boue stagnante, l'humus, et les déchets d'origine animale. Ils sont présents partout, même dans les glaces arctiques, et ce sont les animaux les plus nombreux sur Terre.
Ce sont également des parasites présents dans les plantes et les animaux, où ils peuvent être inoffensifs ou, au contraire très dangereux. Certains sont une catastrophe pour l'agriculture, comme les " nuds de racine " (root knot) et d'autres sont parmi les principaux parasites que l'on peut trouver chez l'homme. Les " Hookworms ", ascaris, " pinworms " et trichines, sont présents dans les zones tempérées, les " loa loa ", vers de Guinée, filaires et " elphantisis " le sont dans les pays tropicaux. Les infections les plus graves sont causées par des nématodes.
D'autres sont utiles, comme les micro vers et les vers de vinaigre, sui sont tous deux élevés pour nourrir les alevins de poisson. Les micro vers ont été découverts dans un bar, dans un sous verre à bière détrempé, et les vers de vinaigre dans du cidre de pomme. Beaucoup sont indispensables dans le processus de décomposition des déchets organiques. De plus beaucoup, mobiles, se nourrissent de diatomées ou d'algues, tandis que d'autres sont carnivores. Les nématodes vivent dans tous les vertébrés et invertébrés, donc également dans les poissons. Seuls quelques uns sont considérés comme des parasites dans les aquariums, surtout dans ceux d'élevage, mais c'est très certainement parce qu'ils n'ont pas été assez étudiés.
Il n y a pas si longtemps des vers " anisakine " ont été découverts dans du poisson cru et des coquillages, lorsque le sushi et le sashimi devenaient populaires à Hawaii. Les vers " anisakine " sont de gros vers qui se baladent à travers les tissus des personnes et parfois ressortent par le nez. Ils vivent habituellement chez les lions de mer et les phoques, et semblent ne pas se sentir confortablement installés chez l'Hommes, nous ne sommes peut être pas à leur goût !
Ces parasites deviennent un réel problème pour les aquariophiles. Vous allez me demander, pourquoi ne pas les éliminer avec du formol, ou du cuivre ? Le problème vient d'une structure inhabituelle du métabolisme, et d'une résistance à nos traitements ordinaires. Nous ne connaissons que maintenant leur physiologie, et nous pouvons donc développer un médicament qui agisse sur les fonctions vitales des nématodes, sans avoir d'effet sur celles des poissons. Les préparations les plus fiables ne sont pas sur les étagères des magasins d'aquariophilie, ni dans les animaleries, contrairement aux autres produits mais vous pourrez les trouver dans la nourriture pour chiens, chats et chevaux.
Quels sont alors les facteurs biologiques qui font que les nématodes sont si bien implantés dans la nature ? Un point important, est qu'ils sont arrondis, minces, allongés et, la plupart du temps, pointus aux deux extrémités, mais enroulés à une seule. Ils ont une peau dure, appelée " cuticle " qu'il est aussi difficile de pénétrer que celle de vos ongles. Cela leur permet d'aller partout, de traverser n'importe quoi, et de résister à la sécheresse, aux produits chimiques, aux sucs digestifs et à de nombreux prédateurs. Et si cela ne constituait pas une protection suffisante, sous le " cuticle " se situe un muscle également dur, longitudinal la plupart du temps, et qui tend à se lover comme un ressort de montre.
Les sexes sont séparés avec, la plupart du temps, différentes formes et tailles. La plupart pondent des ufs, mais d'autres sont vivipares. Lorsque l'on s'intéresse à leur cycle de vie, on remarque qu'ils passent par de nombreux stades de développement larvaires, qui, comme chez beaucoup de parasites, se déroulent dans des hôtes différents, mais aussi que quelques uns n'ont besoin que d'un seul hôte pour arriver au terme de leur cycle.
Parasites nématodes des poissons
Lorsque je parle des parasites des poissons, je me réfère uniquement à ceux les plus fréquemment rencontrés chez les poissons tropicaux maintenus par les aquariophiles, que ce soit pour de l'élevage, ou simplement pour son plaisir.
Ceci n'est, bien sûr, qu'une petite partie du sujet étudié, et nous apprenons plus sur ces parasites de jour en jour. On en sait plus sur les nématodes chez les poissons marins, que chez les poissons habituellement trouvés dans le commerce aquariophile. Ils infestent également souvent l'appareil digestif des guppys et autres vivipares.
Je me suis intéressé pour la première fois aux parasites en montant mon élevage de discus. Les " tapeworms " et autres espèces de " roundworms " peuvent être considérées comme habituels chez tous les discus et scalaires sauvages.
La plupart du temps, je me suis aperçu que lorsque les poissons avaient des vers parasitant leur intestin, ceux-ci ne déclenchaient que rarement des maladies. Leur apparition sont le plus souvent la conséquence d'un surpeuplement. Le dicton : un bac propre est un bac sain n'a jamais été aussi vrai que dans le cas des parasites.