Taenicara candidi
par Z Man
Traduit de l'anglais par Tom
Taenicara
candidi (Myers, 1935) est le seul représentant de son espèce, et
ne dépasse pas les 4 cm (2 pouces), 5 si l'on compte la nageoire caudale
élancée. Les nageoires pelviennes sont également longues
et " hydrodynamiques ", ce qui fait de ce poisson une espèce
fine et assez délicate. Je l'ai toujours considéré comme
un magnifique poisson mais je n'en avais jamais achetés car ils étaient
très chers, d'une part, et que j'avais entendu dire qu'ils étaient
très difficiles à maintenir, et encore plus à reproduire.
Grâce à Internet je suis tout de même rentré en contact
avec David Sanchez, qui était intéressé par quelques Apistogramma
sp. "Rio Mamore" que j'avais à vendre. Nous avons donc fait un
échange et j'ai reçu deux jeunes couples de Candidi.
Suivant
ses instructions, je démarrai un 100 L (20 g) avec un RO et une dureté
TDS (Total Dissolved Solid) de 40 ppm, et ajoutait des pots de fleur en argile
d'une dizaine de cm (5-3"), de la mousse de Java et des mops comme ceux utilisés
pour les killies. Je n'avais pas d'ajusteur de pH, donc j'ai mis une poignée
de tourbe dans un sceau de 30 L (7 g) que j'ai remplis avec de l'eau RO. J'ai
versé environ 20 L (5 g) de cette eau dans l'aquarium, ce qui lui donnait
une légère couleur de thé et abaissait le pH autour de 5.5
tandis que la température était constante, à 26°C (78°
F). Durant les premières semaines, je plaçais également des
petits groupes de ces roches PENN-PLAX en demi-cercle, de façon que les
poissons ne puissent pas voir trop loin le long du bac. A ma grande surprise,
j'aperçus quelques ufs couleur crème à l'intérieur
d'une de ces sections, mais je pensais que les paramètres de l'eau n'étaient
pas idéaux pour aboutir à une ponte viable. C'est à ce point
que j'en étais de mes considérations, lorsque je vis bientôt
20 alevins frétiller, et finalement j'enlevais les adultes, sauf la femelle.
Le trio restant a été placé dans un autre bac de 100 L, ce
qui m'a valu de perdre un mâle. Au moins j'avais une portée. Les
adultes continuaient d'être nourris avec des artémias vivantes, et
les alevins atteignirent rapidement le stade de la nage libre.
En me rendant à la conférence de l'ACA, à
Détroit, je vis 2 couples de ces poissons dans un bac, qui étaient
destinés à une tombola le dimanche. Etant du genre économe,
j'achetais pour 10 € de tickets. Et j'avais vu dans un magasin des environs
un couple à 50 € ! Alors vint le samedi, et Phil Ryti qui était
à une autre table me fit acheter pour 10 € de ticket en plus. Et
devinez quel ticket fût tiré le dimanche ? Un de ceux qu'il m'avait
vendu la veille ! Cette conférence fût donc très bénéfique,
pour moi au moins si jamais elle ne l'avait pas été pour ces poissons.
En rentrant à la maison, je
plaçais mes 30 alevins, les 4 nouveaux adultes et les 3 anciens dans un
même bac. Je savais de toute façon comment avoir d'autres alevins,
donc je n'avais rien à perdre. A ma grande surprise ils s'entendirent tous
très bien, et furent heureux ensemble. Après quelques semaines j'avais
de plus en plus d'alevins, et c'est là que les problèmes ont commencé.
Les alevins allaient bien, mais les adultes étaient constamment en train
de se battre. Beaucoup de nageoires étaient abîmées (mais
il n y avait pas de mort) ce qui devenait ennuyeux donc je rajouta quelques mousses
de Java. 6 mois plus tard, j'ai vendu quelques couples, mais je ne voyais pas
beaucoup de nouveaux jeunes. Je reconnais que ça commençait à
être bien peuplé. Je n'avais pas de gravier, et je ne disposais que
de simples filtres à bulle pour la filtration, donc je démontais
complètement le bac ET trouvais d'autres ufs. Cette fois-ci, j'enlevais
les Lok-Rocks avec les ufs et la femelle, pour les placer dans leur propre
bac de 30 L (5 g), ce que j'ai d'ailleurs refait 3 autres fois avec beaucoup de
succès et seulement quelques ufs non éclos. Il semblerait
que si la femelle n'a pas à attaquer les intrus, elle passe plus de temps
à s'occuper des ufs, et ensuite des alevins. A une occasion, j'enlevais
d'ailleurs la femelle après 2 semaines, ce qui est trop tôt pour
que les alevins puissent se débrouiller par eux-mêmes, et il y eut
plus de pertes que dans les aquariums ou je laissai la femelle durant plus d'un
mois.
Nous avons ici un cas ou un grand bac est nécessaire, à la différence de beaucoup d'apistos qui sont plus grands mais qui peuvent être facilement élevés dans des petits bacs, comme des 30 L. J'aimais utiliser des 60 ou 80 L, quand j'en avais de disponibles, mais je pense qu'un 300 L serait idéal pour T. candidi. Il semblerait que les mâles aient besoin d'espace, même lorsqu'ils ne sont pas impliqués dans une ponte puisque chaque mâle en rencontrant un autre l'attaque. Donnez leur donc une multitude de territoires, et vous ne devriez pas avoir de problème.
maj : 22/07/04