Par Jim Quarles, traduit de l'anglais par Tom
Maladies et parasites des poissons d'aquarium
(1ère partie)
N'importe quelle personne ayant essayé de maintenir des poissons tropicaux, voire même des poisons rouges dans une boule, a eu à faire avec des bactéries ou des parasites qui ont causé des maladies, ou même la mort de ses poissons. Laissez moi faire un rapide tour d'horizon : tous les poissons, d'eau douce ou marine, sont les hôtes d'une large palette de parasites. Généralement, les problèmes n'apparaissent que lorsque d'autres facteurs entrent en jeu, comme une qualité d'eau médiocre, une surpopulation, ou de nouveaux arrivants qui peuvent apporter avec eux d'autres parasites.
L'aquariophile moyen n'a pas besoin de devenir pathologiste pour pouvoir maîtriser le développement des bactéries et des parasites dans son aquarium. Mais un savoir général, ou même des connaissances plus poussées peuvent vous éviter des gaspillages d'argent inutiles, en perte de poissons ou en traitement.
Il est difficile de savoir par où commencer, alors pourquoi ne pas le faire par les parasites internes qui sont très répandus chez les poissons, élevés en captivité, et que nous essayons tous de maintenir et de reproduire.
Parasites internes
Ils apparaissent le plus souvent dans le conduit intestinal, mais peuvent également être trouvés dans le sang, les poumons, le foie, les ganglions, la rate et de nombreux autre tissus. Ils sont parfois trouvés adultes et complètement développés, et parfois à l'état de larves se baladant dans l'organisme. Les vers adultes sont microscopiques, et ne mesurent que quelques millimètres.
Dans la nature, et dans des conditions normales, le nombre de parasites présent dans chaque hôte est faible. Mais même si le nombre et important, elles seraient d'ailleurs très souvent inoffensives pour le poisson. Néanmoins, et c'est ce qui nous intéresse, le problème se manifeste de lui même lorsque l'on confine le poisson dans un faible volume d'eau, en compagnie d'autres poissons ou espèces qui peuvent servir d'hôtes aux parasites. Cela provoque en fait une augmentation du nombre de parasites pour un volume d'eau donné, ou pour une population donnée. Lorsqu'un parasite vit dans un seul type d'hôte, on dit qu'il est spécifique à un seul hôte mais la plupart des parasites ne le sont pas. Ceux qui atteignent les poissons le sont rarement. Une règle générale est que moins un parasite est spécifique à un hôte, plus il causera de problème dans vos aquariums.
De nos jours, environ 9.000 espèces de parasites ont été décrites et nommées, mais ce nombre est sous estimé, car il y a si peu de pathologistes dans le monde que le nombre d'espèces ayant été étudiées est très faible.
Les parasites varient considérablement, mais le corps est généralement constitué d'une ventouse près de la " tête ", d'une autre dans la partie postérieure du corps, et de rien derrière. Ils n'ont pas d'yeux puisqu'ils ne sont pas exposés à la lumière. Les épines sont rares, ainsi que les crochets qui sont absents chez de nombreuses espèces.
La reproduction est quasiment toujours hermaphrodite. Les parasites internes produisent un grand nombre d'ufs, ce qui s'explique par la faible probabilité que l'un d'eux s'en sorte pour produire une autre génération d'adultes puisqu'ils doivent être expulsés (via le conduit intestinal, les crachats ou le système urinaire). De nombreux facteurs entrent alors en jeu, mais le plus important est que les parasites sont dépendants dans leur propre évolution, ce qui veut dire que leur cycle de vie doit être sexué chez un hôte vertébré (mammifère, oiseau, poisson, reptile ) et asexué chez un invertébré (un escargot la plupart du temps).
Après que les ufs aient éclos, la vie de l'hôte vertébré se voit sérieusement menacée. Le but pour la larve est de s'introduire dans un escargot, puis dans un autre vertébré, ce qui est difficile. Mais le ver a plusieurs tours dans son sac pour y parvenir. Au premier stade, la larve peut s'introduire dans l'escargot de 2 façons différentes. Soit l'uf est expulsé et est mangé par un escargot nomade, soit il éclot, et la larve qui en sort se sert de l'odeur chimique de l'escargot.
Vous voulez en savoir plus ? Si oui, lisez Mc Duff, cela devient alors plus compliqué pour le parasite et le poisson !
Vous avez déjà eu des démangeaisons après avoir nagé ans un lac ? Ceci est causé par des schistosomes, qui vivent normalement dans les canards, et qui pénètrent votre peau, puis y meurent ce qui provoque une réaction allergique. Ce n'est ici qu'une simple nuisance, mais si vous allez collecter des poissons dans les eaux d'Amérique du Sud, d'Asie ou d'Afrique, vous devriez bien réfléchir au danger, avant de patauger sans protection, car les schistosomes (3 espèces pour l'Homme) sévissent également dans la plupart des milieux tropicaux.
Epidémies
La question est : est ce que les trématodes constituent un problème ? La plupart du temps, le taux d'infestation naturel n'est pas très haut. Il y a des exceptions, mais même en captivité, les risques d'épidémie sont faibles.
Poissons d'origine sauvage
Le poisson sauvage aura des trématodes, dans ses intestins, ou dans d'autres organes ou tissus. Sont ils inquiétants pour les poissons d'aquarium ? Non ! Devraient ils être traités avec des médicaments ? Non ! Vous pouvez les éliminer avec un peu d'anthelmintics. Mais la plupart du temps vous ne devriez pas en user. Isolez le juste, car les effets indésirables produits par les agents chimiques sur le poisson risquent de supplanter le bénéfice de l'élimination des parasites.
Une dernière chose. Si vous trouvez des escargots en bon état dans la nature, que vous voudriez pour votre aquarium, ne vous contentez pas de les y introduire avec vos poissons. Ils pourraient être porteurs de cercaria. Au lieu de cela, placez les dans un bac spécifique, pour qu'ils puissent s'y multiplier. Après qu'ils aient eu des bébés, débarrassez vous des adultes, et utilisez ces bébés sains pour votre aquarium.
Dans la prochaine édition de Tropical News, j'aborderai quelques bases concernant les traitements pour poisson.
maj : 22/07/04