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Par tom

Le point sur les paramètres de l'eau

Que ce soit dans la littérature spécialisée ou sur internet, de nombreuses infos, souvent contradictoires circulent concernant les paramètres de l'eau dont les vivipares ont besoin. Essayons de faire le point concernant trois grands paramètres.

La dureté et le pH

De nombreux ouvrages classent les vivipares dans la catégorie " poissons d'eau dure " (voire très dure…). Mais dans la réalité on s'apercoit que cette idée reçue est loin de faire l'unanimité au sein de la comunauté aquariophile. Tout d'abord on peut s'apercevoir que dans le milieu naturel, ce qui fait la force des vivipares c'est leur capacité à s'habituer sans cesse à de nouveaux environnements. C'est pour cela par exemple que l'on peut trouver des guppys ou des gambusies dans de nombreux points d'eau de la planète après qu'ils aient été introduits pour lutter contre les moustiques. Parfois au détriment de la faune locale d'ailleurs… Mais là n'est pas le sujet.
Les vivipares sont donc capables de s'acclimater à des environnements très différents. On peut aussi bien en trouver dans des canneaux de récupération d'eau de pluie (eau très douce donc), que dans des environnemenrs ou l'eau est particulièrement dure. Il est donc totalement faux de dire que dans la nature les vivipares évoluent dans une eau dure.

En revanche les vivipares provenant d'élevage (ceux qui sont vendus en animalerie) ont pour la plupart été élevés dans une eau dure. La cosanguinité dont ils sont souvent victimes et l'absence de soins sérieux, dûs à un " surélevage " fait que la plupart ont perdu une bonne partie de leur capacité d'adaptation. Ils peuvent survivre dans une eau dure ou une eau relativement " neutre ", mais dans ce cas il est exact que la plupart ne survivront pas en eau douce et acide.
En revanche si vous arrivez à les garder suffisament longtemps pour obtenir une portée, ces alevins là seront beaucoup plus résistants et tolérants quant à la qualité de l'eau.

La salinité

Deuxième point ou les ouvrages spécialisés ont souvent tergiversé : les vivipares ont besoin de sel. L'argument principal ? Placez un " Black Molly " dans un bac de 100 L d'eau non salée et un autre dans un bac de même volume mais d'eau saumâtre (eau douce\eau de mer). Il y a fort à parier que celui situé dans le bac d'eau saumâtre ne présentera aucun problème contrairement à son compagnon qui, lui, sera probablement affecté à court terme par la " maladie des points blancs " (ichtyophthirius pour les connaisseurs ;-)). Le sel a en effet pour rôle non pas de traiter une maladie, mais plutôt de l'empecher de se déclarer, voire de se répandre à d'autres poissons. Il renforce le système immunitaire des poissons tout en affaiblissant celui du parasite. Le sel est donc fortement recommandé pour traiter les problèmes de santé touchant les vivipares.

Mais pourtant il ne faut pas l'utiliser en continu. Car le système immunitaire finit par s'habituer au sel, et en cas de changement de bac, si vous donnez des poissons à un ami par exemple, il sera incapable de se défendre dans un environnement non aseptisé. De plus le sel vous empêche d'avoir des plantes (à part peut être de la mousse de java qui survit relativement bien en milieu saumâtre) ainsi que des poissons chat chez qui l'absence de carapace les rend très sensibles à la présence de sel dans l'eau. Pas très pratique donc…

Mais dans le cas des mollys de l'exemple, c'est moins l'absence de sel qui est en cause dans la déclaration de la maladie que d'autre facteur. Le volume d'abord qui est beaucoup trop faible pour ces poissons, mais cela aurait pû être la présence d'autres poissons agressifs, une nourriture inadaptée etc … Mais surtout à un paramètre essentiel , cause de nombreux échecs dans la maintenance des vivipares quant il n'est pas pris en compte. A savoir le taux de nitrates.

Un facteur essentiel : les nitrates

Comme beaucoup le savent, les nitrates sont les composants qui sont crées lors du cycle de l'azote. Ils sont crées à partir des " saletés " situées dans l'aquarium (excréments de poissons, feuilles mortes, ammoniac éjecté par les ouïes…). On peut donc le comparer à un " taux de pollution de l'aquarium. Les nitrates sont utiles aux plantes qui en absorbent une partie, mais il ne faut pas compter que sur elles pour vous en débarasser, Pour cela une seule solution : les changements d'eau. Si vous ne le faites pas régulièrement les toxines s'accumulent dans l'eau et c'est là que les ennuis commencent : maladies à répétition, développement excessif d'algues, faible croissance ou mort des alevins etc…
Mieux vaut donc avoir une bonne hygiène dans vos bacs pour éviter les problèmes futurs (et éviter l'utilisation de sel donc). Pour cela, pensez à nettoyer le filtre régulièrement, taillez les plantes (pour éviter que les feuilles mortes ne polluent l'eau et pour leur permettre de lutter efficacement contre les nitrates, et surtout changer un tiers de l'eau toutes les 1 à 2 semaines (dépendament du volume du bac, les plus grands se salissant moins vite. Et bien sûr évitez de surpeupler un bac (pensez également aux alevins qui risquent de naître quand vous prévoyez la population de vos bacs) et ne nourissez pas trop.

Ceci devrait vous éviter de nombreux aléas dans la maitenance de ces poissons ;-).

Un bac de goodeidae, avec mousse de java et lentilles d'eau

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maj : 18/11/03