Par Tom

L'alimentation a une place importante dans la maintenance des poissons. Outre des notions de base, comme le cycle de l'azote, l'aquariophile devrait avoir des connaissances en diététique. Cet article a pour but de vous sensibiliser au rôle des différents composants de la nourriture, notamment à celui des vitamines, et de vous proposer une liste non exhaustive d'aliments pouvant être donnés aux poissons. A noter que tous les poissons n'ont pas les même besoins qu'ils soient gros ou petits, végétariens ou carnivores, jeunes ou adultes, de fond ou de surface. C'est à vous de vous renseigner ensuite sur les habitudes alimentaires des poissons que vous souhaitez maintenir. Cet article devrait vous permettre de mieux comprendre ces besoins, et de soigner certains poissons en éliminant les carences alimentaires, ce qui est souvent plus efficace que de les bourrer de médicaments ;o). Bonne lecture.

Quelques chiffres

80 % des aquariophiles utilisent des nourritures industrielles (flocons & comprimés).15 % distribuent environ 1 fois par semaine de la nourriture vivante, en appoint. Seuls 5 % ne nourrissent qu'avec des proies vivantes, sauf en hiver ou les récoltes sont rares. Un poisson mange en moyenne 0.04 g de nourriture par jour, ce qui représente 13.4 g par an. Plusieurs tonnes de nourriture sont donc distribuées en France, compte tenu du parc aquariophile. Sans les nourritures industrielles, il serait impossible de subvenir à ces besoins. A noter que la première nourriture de ce type a été crée par le docteur A. Baensch, merci à lui.

Les différents composants

Ces éléments sont les mêmes que ceux contenus dans la nourriture destinée aux humains. Ils sont nécessaires à des concentrations différentes. Leur rôle va être brièvement exposé, ainsi que les effets d'une carence sur les poissons.

Graisse : Une teneur entre 9 et 20 % dans la nourriture est un gage de qualité. Un poisson peut en effet devenir obèse, au même titre que les humains, en particulier les vivipares. Trop de graisse peut provoquer une dégénérescence du foie, ainsi que des lésions des organes génitaux. Les carnivores peuvent absorber des nourritures contenant plus de graisse, contrairement aux herbivores, car ils ne consomment pas ou peu de glucides.

Protéines : C'est l'élément central de la nourriture. Les protéines sont constituées de chaînes d'acides aminés. Au cours de la digestion, ces acides aminés sont extraits des aliments, pour former la masse musculaire du poisson. Les protéines d'origine animale sont en général mieux digérées que les protéine végétales, ce qui explique les différentes formes d'intestin, qu'un poisson soit herbivore ou carnivore. Les herbivores demandent moins de protéines (25 %) que les carnivores, ou les alevins (50 %).

Voici en complément une citation d'une aquariophile québecoise, Kitana, provenant du site AquaQuebec : "dans les ingrédients, beaucoup de sources de protéines venant d'animaux marins placés en premières positions dans la liste. Les farines végétales peuvent être incluses, mais si possible pas en 1ere ou en 2e position. Et les farines de viande, ainsi que toute viande ne provenant pas de poisson ou de fruit de mer, doivent être évitées à tout prix".

Glucides : Les glucides (par ex. sucre et amidon) sont composés de carbone, d'hydrogène et d'oxygène. Ils sont nocifs aux labyrinthidés et aux characidés. Ce n'est pas un composant essentiel.

Cellulose : Elle doit comme la graisse être contenue à environ 3 %, afin de stimuler les contractions de l'intestin.

Eau : La nourriture en flocon contient environ 10 % d'eau, en moyenne. C'est à cause de cette eau que les boites doivent être hermétiquement fermées : en présence d'humidité supplémentaire, des bactéries se forment.

Cendres : Elles sont contenues dans les aliments en flocons. Elles ne sont pas digérées par les poissons, et de ce fait ne doivent pas être contenues en trop grande quantité, ce qui indique souvent une nourriture bas de gamme.

Vitamines : Il existe 2 types de vitamines : hydrosolubles (B,C …) et liposolubles (A, D, E, K …). Le mot vitamine désigne des agents qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Une carence en une vitamine ne peut donc pas être combattue par un apport d'autres vitamines, leur rôle étant diamétralement opposé. Une carence en vitamines provoque presque toujours des troubles de l'appétit ou de la croissance. Fournir une alimentation riche en vitamines est donc primordial pour les poissons d'aquarium.

A : Elle augmente l'acuité visuelle, protège la peau, favorise la fécondité et permet une croissance saine. Elle est donc très importante chez les alevins. Une carence peut provoquer une mauvaise croissance, une atrophie de la colonne vertébrale et des nageoires, des troubles visuels, ainsi que des saignements cutanés.

D3 : Elle joue un rôle important dans la construction du squelette des poissons en régulant l'assimilation des minéraux. Une carence est visible par une déformation des os.

E : Elle stimule la production des hormones de fécondité. Elle fonctionne de paire avec la vitamine A, qui sans elle est instable et ne peut agir. Elle est importante chez les jeunes en particulier. Une stérilité et une adipose du foie sont des signes de carence.

B1 : Elle est nécessaire pour absorber les glucides et pour maintenir le système nerveux. Elle active également la croissance, la fécondité et la digestion. La carence provoque des troubles moteur (crampes...), de la craintivité, ainsi qu'une apathie.

B2 : Règle la digestion et synthétise les protéines. Saignements cutanés, troubles nerveux, carences et manque d'appétit sont des signes visibles de carence.

B3 : Elle est très importante pour l'assimilation des aliments, et des acides aminés. Une carence provoque faiblesse et problèmes de digestion.

B5 ou PP : Elle règle la production hormonale et la production des différents enzymes. Des branchies endommagées ou collées, une dégénérescence des cellules et une faiblesse sont des signes typiques de croissance.

B6 : Importante pour le système nerveux. Une carence provoque des troubles moteur, ainsi que de l'anorexie, de la craintivité, une respiration accélérée et des troubles de la croissance.

B12 : Importante pour les organes digestifs et le transport de l'oxygène par le sang. Une carence provoque des troubles de la croissance et de l'anémie.

C : Elle est essentielle pour la formation des os et des dents, et joue un rôle dans le renforcement des défenses naturelles. Elle est donc importante pour la cicatrisation des plaies, et dans le processus de digestion. Une carence se repère par une déformation de la peau, du foie, du tissu musculaire, du cartilage et des branchies.

H : C'est un facteur de croissance. La carence provoque une mauvaise formation du sang, des troubles de la croissance, un manque d'appétit et des crampes.

M : Joue également un rôle dans la sanguification. Elle gère le glucose qui y est contenu. L'insuffisance se manifeste par une pigmentation sombre et la modification de divers organes, comme les reins.

K : Elle est importante pour la coagulation du sang. Un manque de vitamine K provoque donc des troubles de la cicatrisation des plaies, pouvant conduire à la mort et de l'anémie.

Inositol : Elle joue un rôle essentiel dans la perméabilité des membranes cellulaires. Une absence provoque donc de l'anorexie, une mauvaise croissance, voire des abcès.

Acide aminobenzoïque : Stimulateur de croissance.

Choline : Elle permet la digestion des graisses. Carence : troubles rénaux et adipose du foie

Oligo-éléments : Ils ne sont nécessaire qu'en infime quantité, et jouent des rôles aussi variés qu'essentiels dans l'organisme.

Fibres : Les fibres n'ont pas de valeur nutritive, mais sont importantes car elles permettent de lutter contre les troubles intestinaux.

Minéraux : Ils sont importants dans la formation du squelette et donc dans la croissance. Le calcium en fait partie.

Les aliments

 

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maj : 22/07/04