Ameca splendens
Par Michel Kaladjian
Un
des deux Goodéidés - l'autre étant le Xenotoca eiseni - les
plus communément maintenus. Robuste, facile à maintenir comme à
reproduire, on pourrait presque le conseiller à l'aquariophile débutant
... Presque, car il demeure, comme beaucoup d'autres Goodéidés,
trop territorial et querelleur pour un bac typique de néophyte, c'est à
dire comportant les habituels guppys, platys et néons (sic) ... Par contre,
dans un bac pas trop exigu, en compagnie de certains Goodéidae, de Barbus
ou de Cichlidés pas trop imposants - n'en déplaise aux puristes
- il pourra vivre des années sans causer le moindre soucis.
Personnellement,
j'en maintien une douzaine dans un 360 litre, en compagnie d'autres Goodéidae
et de Cichlidés (presque) du genre "petit mais teigneux", c'est
à dire des Haplochromis sp 44 et des Astatotilapia latifasciata, du lac
Victoria et il n'y a jamais eu aucun problème. Les Cichlidés chassent
les Ameca - et aussi les Xenotoca et les Ilyodon - mais chacune de ces trois espèces
de Goodéidés est tout à fait capable de répliquer
et de jouer ainsi au chasseur chassé ... ou de chasser sans avoir été
chassé ... bref vous m'avez compris :-) Comme quoi tous les vivipares ne
ressemblent pas à un guppy ...
Malgré la différence
d'origine (lac Victoria et Mexique), la qualité d'eau requise est la même,
donc pas de problème non plus de ce côté là ...
Distribution
Centre du Mexique, dans l'état de Jalisco, Rios Ameca et Teuchitlan. Il vit en compagnie d'autres Goodéidés (Chapalichthys, Xenotoca, Skiffia, Goodea ...) et, si je ne m'abuse, il y a bien des Cichlidés dans ces eaux là ... ;o)
Description
Le genre Ameca est monotypique. Comme tous les Goodéidés l'organe sexuel du mâle est représenté par un andropode, qui n'est autre qu'une modification des premiers rayons de la nageoire anale. Chez cette espèce, le pseudo cordon ombilical (trophotaeniae) n'est pas toujours présent à la naissance. Les femelles ne semblent plus aptes à procréer après l'âge de trois ans.
Alimentation et comportement
Omnivore, son alimentation ne pose pas de difficultés et il est plutôt du genre vorace. Il accepte les flocons sans problème mais, pour lui assurer une santé vigoureuse, un complément à base de végétaux lui est indispensable. Il appréciera aussi des distributions de nourriture vivantes, comme les vers de vases ou les artémias.
Son comportement vivace et territorial le rend inadapté à l'aquarium communautaire classique. Par contre, j'en maintiens avec des Barbus et, dans un autre bac, avec des cichlidés assez remuants type Malawi et Victoria et la cohabitation ne pose aucun problème (tant pis pour les puristes !). Les relations intraspécifiques se font sans heurts violents, même si les mâles dominants font part aux dominés de leur domination ...
Reproduction
Comme toute la famille à laquelle ils appartiennent (les Goodeidae), les femelles doivent être fécondées pour chaque portée, contrairement aux poecilidés qui leurs sont proche. Ce qui n'empêche que le Xenotoca est une espèce facile à reproduire, et on peut fréquemment assister à de vives parades. En général, on peut obtenir une reproduction environ tous les deux mois. Après six à huit semaines de gestation, la femelle, grosse comme un ballon, met au monde un maximum d'une quinzaine d'alevins de plus d'un centimètre. Bien nourrie, il est rare que la femelle dévore ses jeunes, mais une certaine prudence s'impose quand même. Les alevins ne sont pas fragiles et grandissent vite, étant aptes à se reproduire dès l'âge de cinq mois. Toutefois, je préfère séparer les mâles des femelles afin que des reproductions trop précoces n'épuisent ces dernière et, de plus, la croissance me semble être plus rapide.
Références
Le vivipare n°1/98, bulletin de l'Association France Vivipare
Atlas de l'aquarium T.2, Mergus
maj : 27/06/03