Les vivipares étaient il y a encore peu considérés comme des poissons pour débutants. Mais force est de constater qu'aujourd'hui ce sont plutôt des poissons qui tuent les vocations !

Arrêtons le massacre des poissons et des passions !

Les guppys, mais aussi de nombreux vivipares, ces légendaires poissons pour débutants sur lesquels beaucoup d'entre nous se sont fait les dents souffrent aujourd'hui d'un mystérieux mal... Un mal dont on ne connaît pas l'agent pathogène mais dont la cause est claire : l'intensification de l'élevage.

Car aujourd'hui, en achetant des guppys dans le commerce aquariophile non seulement vous risquez d'en perdre la quasi totalité, tous atteints de la mystérieuse "maladie du guppy" mais en plus vous risquez de contaminer vos poissons sains. Ce phénomène s'est déclaré il y a quelques années et touche de trop nombreux élevages. Les poissons qui réussissent à survire pour arriver en animalerie ne sont alors plus que des zombies, gavés de sel et d'antibiotiques, traitement provisoire donc, afin qu'ils puissent survivre juste assez longtemps... Il n'existe aucun traitement curatif connu contre ce mal qui cache peut être plusieurs infections accumulées par des poissons sur dopés.

Et nous ne parlons pas des platys maigres et blanchâtres, des xiphos anémiques ou de ces superbes velifera aujourd'hui nanifiés… nos collègues labyrinthophiles se plaignent aussi de l'état de certains gourami et colisa produits en masse et victimes d'amaigrissement spontané…

Pourquoi les animaleries continuent-elles de vendre ces poissons douteux ? Tout simplement parce qu'il y a une demande et que ces espèces sont les plus rentables. Acheter des milliers de poissons aussi populaires que les guppys à bas prix, et profiter ensuite des dégâts que ces bombes ambulantes vont faire dans vos bacs pour vous revendre toute la panoplie du parfait vétérinaire est très lucratif à défaut d'être moral. On ne peut néanmoins pas diaboliser les animaleries, car c'est l'importance de la demande qui les oblige à faire appel à des élevages industriels.

Que faire pour enrayer ce phénomène ?

1) Arrêter d'acheter ces poissons de piètre qualité et rechercher des magasins sérieux qui ont des fournisseurs sérieux. Heureusement, il en existe ! S'il y a une baisse de la demande pour ce genre de poissons, on peut espérer que les animaleries chercheront à trouver de meilleurs fournisseurs.
2) Respecter les règles de quarantaine et d'acclimatation. A leur arrivée chez vous, après parfois trois ou quatre changements de mains et donc de type d'eau, tous les poissons sont affaiblis et nécessiteraient une acclimatation dans un bac particulier, sans aucune autre espèce pour les perturber. Evidemment ceci est difficile à réaliser si vous débutez et n'avez qu'un seul bac.
3) Débutez simplement. Il n'est pas nécessaire d'acheter 20 guppys dans trois boutiques différentes pour remplir un aquarium. Vous multipliez les risques de contaminations. Achetez un mâle et deux femelles dans une bonne boutique et attendez juste deux ou trois mois qu'ils se reproduisent chez vous. Votre aquarium sera suffisamment plein de poissons bien assez tôt.
4) Evitez la surpopulation ! Elle est source de pollution, de stress et donc d'affaiblissement de vos poissons. Mieux vaut un bac avec trois poissons sains qu'un bac avec 50 poissons malades. Et évitez de mélanger des poissons trop différents car la collectionnite est source de danger !
5) Adressez-vous à des passionnés, clubs locaux ou nationaux, où vous trouverez des poissons élevés dans de bonnes conditions, vous trouverez des gens pour vous apprendre à identifier un poisson sain d'un poissons malade, et vous rencontrerez des amateurs qui comme vous, ont un jour débuté et qui vous guideront.

La principale difficulté réside dans le fait de faire changer les mentalités. Car d'une part les guppys, et vivipares en général, sont présentés à tort dans de nombreux ouvrages comme des poissons pour débutants, et d'autre part tout le monde n'est pas prêt à débourser plus pour des poissons de qualité. Mais comparé aux sommes qu'il faut débourser pour ensuite renouveler sa population décimée, on peut penser que le jeu en vaut la chandelle....

Article également publié dans le numéro d'Aquaplaisir du mois de mars 2004

Les 12 standards de guppys :

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maj : 25/03/04